De son vrai nom Henri Beyle, Stendhal naît à Grenoble en 1783. Il y passe une enfance malheureuse marquée par le décès de sa
mère. Adolescent, il se révolte contre ceux qui assurent son éducation, et trouve refuge auprès de son grand-père maternel,
un vieux philosophe aux idées révolutionnaires qui lui ouvre sa bibliothèque. À treize ans, il entre à l’École Centrale de
Grenoble puis se rend à Paris en 1799 pour se présenter au concours d’entrée de l’École Polytechnique, mais renonce à son
projet. Il s’engage alors dans l’armée de Bonaparte et part pour l’Italie en tant que sous-lieutenant du 6ème régiment des
Dragons. Traversant Milan, Mantoue et Vérone, il est émerveillé par ce qu’il découvre et retranscrit ses impressions dans son
Journal, publié après sa mort.
En 1802, il quitte ses fonctions militaires et revient à Paris où il se lance dans une carrière d’auteur en composant des
pièces de théâtre. Faute de succès, il reprend sa place dans l’armée en 1806 et rejoint en tant qu’intendant les troupes de
Napoléon en Allemagne. Il séjourne notamment dans la petite ville de Saxe-Anhalt qui lui fournira son futur pseudonyme. Nommé
auditeur au Conseil d’État, il se rend en Autriche et en Russie dans le cadre de missions diplomatiques.
À la chute de l’Empire (1814), il s’installe à Milan où il se livre aux plaisirs de vivre et d’aimer. Là, il fait paraître
des œuvres critiques sur Haydn, Mozart et Métastase (1814), une Histoire de la peinture en
Italie (1817) et un essai intitulé Rome, Naples et Florence qu’il signe pour la première
fois du nom de Stendhal. Obligé de quitter l’Italie pour des raisons politiques, il revient à Paris où il mène une existence
mondaine qui lui inspire un traité d’apparence scientifique, De l’Amour (1822). Deux ans après,
il compose une Vie de Rossini et publie un essai sur le théâtre, Racine et
Shakespeare, dans lequel il définit son idéal dramatique.
En 1827, il écrit son premier roman, Armance, qui est un échec. Il donne, en 1829, Promenades dans Rome et plusieurs nouvelles. Consul de France à Trieste, il livre au public en 1830
son chef-d’œuvre Le Rouge et le Noir mais qui passe inaperçu. Encore contraint de quitter son
poste à cause de ses opinions politiques, Stendhal est nommé à Civitavecchia où il entreprend, en 1834, la rédaction d’un
nouveau roman, Lucien Leuwen, qu’il laisse inachevé. Parallèlement, il rédige des ouvrages
d’inspiration autobiographiques: Souvenirs d’égotisme et Vie de Henry Brulard qui feront partie
de son œuvre posthume.
De 1836 à 1839, il se consacre au voyage et à l’écriture. Naissent alors Les Mémoires d’un
touriste, les Chroniques italiennes et surtout le roman de la maturité: La Chartreuse de Parme. En 1839, il regagne Civitavecchia et met en chantier son dernier roman Lamiel. Victime d’une crise d’apoplexie en 1841, il demande un nouveau congé pour raison de santé et
revient à Paris où il meurt en 1842.