Toujours sourire

Dans la première nouvelle, l'écoute active est une politesse prônée par cette jeune étudiante sénégalaise, pour faire vivre ses personnes âgées dans les maisons de retraite. Elle sourit et fait sourire, oubliant la nostalgie du pays natal et des proches grâce aux histoires de ces papis et de ces mamies qui ont tant de choses à raconter, malgré les maladies, la fatigue. La vieillesse ne rime pas forcément avec sénilité. Non boursière, femme de ménage à temps partiel pour financer ses études, elle fait face au xénisme, elle, qui n'avait pas pris conscience jusque-là de sa différence, de sa couleur, de sa nationalité. Peu importe le nombre d'années : huit ans en France, elle est l'exotisme, la famine, la pauvreté, l'inculture. Voilà ce qui est décrit à travers les lignes sous l'appellation de racisme gentil et sournois. Être noir est-il un défaut ? L'étranger est-il inferieur ? Voici, les questions auxquelles tentent de répondre les nouvelles suivantes. Souvent le mutisme est son arme de guerre face aux propos malveillants. Elle écoute sans entendre, elle regarde sans voir, elle avance vers sa destinée, déterminée. Son credo : elle sait qui elle est, et qui elle n'est pas, elle sait ce qu'elle veut et ce qu'elle ne veut pas; peu importe les médisances, les railleries, elle avance avec le sourire dédié à sa foi et le désir du nec plus ultra, plus que personne d'autre. Derrière, le silence assourdissant qui reflète la non résignation au bonheur, voilà disait sa muse, une étoile inextinguible qui esquive les ténèbres à chaudes larmes, se relève, sourit, continue d'avancer. Tel le roseau à la résilience, elle avance vers sa destinée.