Les Diaboliques

Chez Barbey, la bonne société est dans le boudoir. Dans les six nouvelles qui composent ce recueil, des personnages littéralement hors norme sont tentés par le Diable et forcent avec majesté les normes d'une morale désormais bourgeoise. Leurs amours sont coupables, toujours intrinsèquement liées à la mort, et c'est dans l'alcôve que le Diable flambloie. Dans chaque nouvelle, un agencement subtil de narrations enchassées permet à Barbey de déployer l'une de ses thèses qui veut que pour romancer, il faut bien mieux observer qu'imaginer. « Ces histoires sont vraies malheureusement. Rien n'a été inventé ». C'est ainsi que l'auteur naturalise une société sans médiocrité, aussi grande dans sa chute post-révolutionnaire que dans sa splendeur d'autrefois. Dans leur avilissement, les grands sont encore sans égal.